Les filles conscientes de leur beauté
Qui détournent le regard
Pour pas te rendre la pareille
Quel drame
D’être ainsi en surface
En agneau apeuré
Et de voir une menace
Dans le regard adressé
Ça a quelque chose de glaçant
Et vaguement déplacé
Ce n’est juste pourtant
Que deux yeux, quel méfait ?
*
Ces filles conscientes de leur beauté
De détourner leur âme
On perçoit une pauvreté
Qui les a fait choir ?
Qui les a rendues comme telle
Soledad blessées
Pour que l’esquive soit le réflexe
Zéro pointé ?
Qui les a marqués au fer
Pour qu’elles soient scellées sous pli
Et qu’elles te reviennent
En boomerang flétri ?
*
Ces filles conscientes de leur beauté
Comme d’une valeur standard
Qu’elle subissent en secret
Tristesse à voir
Sur elles le monde se retourne
Et de cet état de fait
Se savent côté en bourse
Le vivent comme une tannée
Elles portent comme un fardeau
Un truc extérieur à elle
Une faille d’où ne sort presque
Aucune lumière
*
Ces filles conscientes de leur beauté
Dans nos grandes capitales
J’en ai croisé une la veille
En allant au travail
Qui l’avait rendue comme telle
Soledad blessée
Pour que l’esquive soit son réflexe
Zéro cordialité ?
Qui l’a masqué de fer
Quel regard, combien, qui
Pour qu’elle passe, petite, vieille ?
Elle n’avait pas trente ans et demi.
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