J’ai donné 3h de ma vie
A Apocalypse Now
J’étais en train d’y vivre
Des choses : wow
Cette version final cut
Pour les 40 ans du film
Que je voyais en 2019
Finalement : sublime
Mais je m’en suis aperçu
A la fin du voyage
M’étirant sans retenue
Vers l’avant de mon siège
L’apocalypse était là
Devant moi olfactive
Au sommet du chou crâne
De ma douce voisine
Mon dieu, l’odeur de ses cheveux
Je lui aurais baisé les pieds
Pour une seconde
Pouvoir m’y nicher
*
A côté des effluves de napalm
Vantés par le colonel Kilgore
C’était un champ de gardénias
Cette odeur et hardcore
Elle effaçait le film lui-même
Alors que la tension allait croissante
Et qu’on s’approchait de la bête
Tant promise, coassante
J’oubliais la chemin intérieur
Du capitaine Willard
Tante cette charge délicieuse
Détruisait toute forme d’art
Le chef d’œuvre était là
Son essence capillaire
Et Monsieur Coppola
Ne pouvait rien y faire
Mon dieu, l’odeur de ses cheveux
J’aurais donné mon royaume
Pour une nuitée
Dans cette lande
*
On aurait cru que le paradis
Était tombé sur Terre
Sous la forme de cette fille
Sous mon nez, à ce siège
De son odeur à elle
Et c’est comme si elle savait
Qu’elle le sentait que je la sentais
Et qu’elle m’envoyait tout son être
Car elle n’arrêtait pas
De dérouler par vague
Toute sa blondeur
Pour que j’y slide
Je l’avais déjà vu
Tout à l’heure sous la bruine
Alors que nous faisons la queue
Pour aller voir le film
Comment ne pas la voir ?
Elle dégageait une vie splendide
Et ne pas me voir
La regarder sous cette pluie ?
*
J’ai donné 3h de ma vie
A Apocalypse Now
J’étais en train d’y vivre
Ça les valait large
Cette version final cut
Pour les 40 ans du film
Dont je savais le culte
Jamais vu : sublime
Mais je m’en suis rendu compte
A la fin du voyage
M’étirant à foison
Vers l’avant de mon siège
L’apocalypse était là
Devant moi olfactive
Au sommet du chou crâne
De ma douce voisine
Mon dieu, la fleur de ses cheveux
A cette femme
Comment lui dire ?
Elle ne doit jamais savoir.
(18 décembre 2019)
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