Les masques tombent
Et montent des sourires
Chez ceux, en nombre
Qui veulent bien s’ouvrir
Ça ne s’est pas fait de suite
Au départ c’était dur
Des restes de suie
Imprégnait les figures
Mais vois-les dans leur sillon
Leurs lèvres enfin libres
Lever guirlandes, lampions
De se voir ralentir
*
Les masques tombent
Je les entends hurler
Révélant leur faconde
Leur conscience dévoyée
Ils essaient à tout rompre
De se maintenir en place
Mais ne font qu’au fond
Remonter ce qu’ils cachent
Marchant sur ceux
Qui ne veulent pas se coucher
Crevant des yeux
Criant de vérité
Et ça te tombe des mains, n’est-ce pas
Toute cette violence, ces coups bas ?
Tu ouvres les yeux, au-delà
Regarde ailleurs mais vois
*
Les masques tombent
Et se frayent un chemin
Parmi les décombres
Du visage humain
Des désirs nouveaux
Qu’on croyait enfuit
Et qui loin s’en faut
S’avèrent nos racines
Et d’être dans la tige
La sève, la feuille, l’écorce
Ils se mettent à grandir
Et à se sentir fort
*
Les masques tombent
Et c’est la panique
Parce que ce vieux monde
Ne veut pas mourir
Je sens ses lèvres
D’un côté comme de l’autre
Qui se creusent sans cesse
Conséquences et causes
Et tout s’accélère
Synchronicités comprises
Démons et merveilles
C’est l’apocalypse
Et ça te tombe des mains, n’est-ce pas ?
Parce que tu ouvres les yeux, tes bras
Non, non, ne les baisse pas
Regarde ailleurs mais vois
*
Un monde s’effondre
Et s’élèvent des forces vives
Depuis que le monde est monde
Il en est ainsi
Des baffes qui se perdent
Se retrouvent toujours
Courage dans l’alerte
Courage mon amour
Au final de beaux bourgeons
Feront craquer le givre
Et que les masques tombent
Et montent des sourires.
(16 mars 2020)
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