Au son du radio-réveil
Le réveil est si brusque
Qu’il me fauche en plein rêve
Corps d’un côté, tête de l’autre
Je ne sais plus qui je suis
Ni pourquoi je m’éveille
En moi se déployait tout un être pour lequel j’étais faible
Se défaire de ses bras, ses lèvres
Une dure journée s’annonce
Se regarder dans la glace
Le sourire carnassier en dessous
Oublier son angoisse
Les pétoches que ça fout
Et répéter les gestes
Glaires, peaux, ongles
Rassembler tout ce qui reste
Faire tomber tout ce qui tombe
Réussir la plus belle des oeuvres d’art
S’accepter dans le miroir
Au chant de la cafetière
Quand le grille-pain
Fait le pain fragile
S’offrir comme une prière
Cot… cot… cot…
Puis partir
En moi disparaît tout un monde pour lequel j’étais fait
Se rappeler son mirage, réel
Une journée s’annonce.
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